The Idol
L’ennui est à nous

La genèse de The Idol pourrait servir de scénario à une série. En 2021, le musicien Abel Tesfaye, alias The Weeknd, annonce qu’il va créer, produire et co-écrire une série dramatique pour HBO, en collaboration avec Reza Fahim et Sam Levinson. L’actrice, réalisatrice et productrice Amy Seimetz en sera la showrunneuse. Les retards s’accumulent à cause des divergences de vue entre Amy Seimetz et Abel Tesfaye, celui-ci cherchant semble-t-il à imposer sa vision du scénario, fondée sur la testostérone et le male gaze. Amy Seimetz se fait donc jeter et remplacer par Sam Levinson, auquel on doit l’excellente série Euphoria.

Ni scoop ni nouveauté, le sujet est a priori intéressant. Le problème c’est tout le reste ! En plus d’être indigent, le scénario est mal ficelé. La réalisation relève du mauvais clip et l’accumulation de clichés, tous plus indigestes les uns que les autres, fait qu’au bout du compte on s’ennuie, histoire de rester poli. Je n’ai vu que deux épisodes de The Idol, enfin presque deux, j’ai craqué avant la fin, même si c’est pas très professionnel… Et je n’ai strictement aucune envie de regarder la suite. Et nous sommes beaucoup à partager ce point de vue! La notation sur des sites comme IMDb ou Rotten Tomatoes sont mauvaises, et sur AlloCiné, ce n’est pas mieux. Et c’était à prévoir. Lorsqu’une production refuse de livrer un ou plusieurs épisodes aux critiques avant la diffusion, il y a deux possibilités: soit éviter le divulgâchage, mais dans le cas de The Idol, il y a rien à divulguer tout est déjà gâché, soit la production cherche à éviter la curée. Raté ! En plus, bien qu’il soit annoncé partout que cette mini-série compte six épisodes, selon certaines sources, il n’y en a que cinq… À quoi a-t-on échappé?

Pour Lily-Rose Depp, The Idol n’est peut-être pas la meilleure carte de visite au début d’une carrière. Parce qu’à l’évidence, la comédienne ne manque ni de talent ni de compétences. Ça ne suffit malheureusement pas à sauver la série. Pas plus que le talent d’autres actrices et comédiens. Rachel Sennott, qui joue Chloe, amie intime et assistante de Jocelyn, duo construit un cliché de plus, la jolie et son amie moins jolie mais tellement attachante ou encore Hari Nef qui interprète Talia Hirsch, rédactrice de Vanity Fair. Quant à Tedros, le vilain de l’histoire, sa crédibilité relève du néant, son interprète Abel “The Weeknd” Tesfaye, étant aussi expressif qu’une poubelle vide. Sur ce coup-là, le musicien semble d’ailleurs plutôt enclin à vouloir se tricoter une hagiographie sur mesure. Caramba, encore raté.